(Oui je sais, ce sont des Asiatiques, et je suis en Argentine… Mais je n’ai pas trouvé meilleure photo !)
Non, pas de référence à l’émission télé, mais on va bien parler cours aujourd’hui ! Car j’ai beau avoir l’air de passer mon temps le nez en l’air à photographier des papillons, si je suis ici c’est pour é-tu-dier !! Et le jeu en vaut la chandelle je dirais.
Toi petit Français, habitué à ce que les cours se déroulent dans un silence quasi religieux, tu seras parfois amené à tendre l’oreille pour entendre ce que le prof a à dire. Le moment le plus délicat sera bien sûr celui de l’appel, surtout lorsque tu n’es pas inscrit(e) dessus… Je me suis ainsi retrouvée par un bel après-midi d’été à beugler mon nom en plein milieu de la salle, et comme personne ne comprenait, à l’épeler ! Evidemment, disposant à l’époque d’un vocabulaire niveau 3e, ça a donné : « M como Mama, I como Italia ». Pas l’affiche du tout. Inutile de préciser que je me suis retrouvée les cours suivants au milieu d’un no man’s land argentin.
En Argentine, tu peux débarquer 5 mn avant la fin du cours sans que personne n’y trouve rien à redire. Tu pourras aussi négocier ta date de partiel avec des excuses du genre « je peux pas, j’ai piscine » qui seront prises au sérieux. Tu pourras clasher ta prof et l’entendre ensuite s’excuser d’avoir haussé la voix contre toi. Tu siroteras tranquillement ton maté (boisson argentine très amère, ressemblant à du thé que tu aurais laissé infuser 2 bonnes semaines) pendant le cours et pourras en proposer au prof qui accepteras avec joie. Imaginez en France : « Il me reste du café, t’en veux un peu ? ».
Oui, car ici, prof et étudiants se tutoient mutuellement. En fait (attention, je vais chausser mes lunettes d’ethnologue en herbe), j’ai l’impression que les profs considèrent les étudiants d’égal à égal. Et prennent en compte ce qu’ils ont à dire, sans les juger. Cela peut parfois surprendre, car les Argentins ne se gênent pas pour égratigner des auteurs de référence. « Le texte était difficile à comprendre, et en plus l’auteur emploie des termes compliqués pour dire toujours la même chose ». Je m’imagine mal devant un prof de philo à dire : « Kant, je veux bien, mais qu’est-ce que c’est chiant ! ». Eh bien ici, aucune crainte de voir la salle pouffer de rire (alors qu’elle pense exactement la même chose que toi) ou le prof te regarder d’un air désespéré.
En revanche attention, ça a l’air d’être le Club Med comme ça, mais le modèle argentin se rapproche plus d’après moi du système anglo-saxon que du français. On met ainsi davantage l’accent sur les lectures et le travail personnel que sur le cours en lui-même.
Sur ces bonnes paroles, je vous laisse ! Je vais boire du maté en cours, tout en clashant ma prof, tout en prétextant avoir piscine la semaine prochaine (mouahaha).